M. Tréhouta,b,c,∗, S. Dollfusa,b,c
a Service de psychiatrie, CHU de Caen, avenue de la Côte-de-Nacre, 14000 Caen, France b UFR de médecine, UNICAEN, Normandie université, 14000 Caen, France
c ISTS, UNICAEN, Normandie université, 14000 Caen, France
résumé
Les patients atteints de schizophrénie présentent un risque de morbi-mortalité cardiovasculaire et métabolique plus élevé que la population générale en raison d’une mauvaise condition physique et en lien avec un mode de vie sédentaire. De plus, malgré des progrès thérapeutiques majeurs dans la prise en charge globale de ces patients, certaines dimensions symptomatiques de la maladie comme les symptômes négatifs et cognitifs restent résistants aux approches pharmacologiques usuelles. Les bénéfices de l’activité physique sur la santé physique et mentale sont désormais bien décrits dans la schizophrénie en tant que thérapeutique adjuvante et seraient sous-tendus par des mécanismes biologiques et cérébraux, lesquels restent à éclaircir. Dans cette revue, nous proposons de faire un état de la littérature et de présenter une mise à jour de l’intérêt de l’activité physique dans la prise en charge des patients atteints de schizophrénie. Nous reviendrons ensuite sur les bénéfices cliniques de l’activité physique sur les différentes dimensions symptomatiques de la maladie et son impact spécifique sur les déficits cognitifs. Nous abor- derons également les différents mécanismes physiopathologiques sous-jacents, notamment sur le plan neurobiologique, cérébral et physiologique. Enfin, nous discuterons des obstacles, des facteurs facilitateurs et motivationnels à la pratique d’une activité physique afin d’améliorer les initiatives de promotion de cette approche thérapeutique novatrice mais également d’aider à optimiser les ressources lors de l’allocation des programmes d’activité physique en pratique clinique.
© L’Encéhale, Paris, 2016.
∗ Auteur correspondant. centre Esquirol, centre hospitalier universitaire, 14000 Caen, France.